Sodome et Gomorrhe, le blog littérature, culture et société qui pose des questions comme on pose des bombes.
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Pas de fierté pour quelques-uns sans libération pour tous
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Sodome et Gomorrhe – Éditorial
Pas de fierté pour quelques-uns sans libération pour tous
Au détour d’un documentaire, une scène me frappe. Sylvia Rivera, mère du mouvement de libération LGBT, en pleurs, tente de défendre la cabane de fortune qu’elle s’est construite sur un quai désaffecté à New York, alors qu’on tente de l’en expulser pour un projet de rénovation urbaine, non loin de l’endroit où son amie Marsha P. Johnson a été retrouvée morte quelques années plus tôt, probablement assassinée.
À l’écran, deux formes de violence. La violence d’une société qui nous marginalise et nous fait disparaître. Et puis notre violence, celle de « la communauté », celle de l’abandon des plus fragiles d’entre nous, le contraste brutal entre le faste de nos marches et la misère dans laquelle Sylvia et tant d’autres vivaient. Est-ce tout ce que nous avons construit ? L’image indécente d’un capitalisme arc-en-ciel qui s’affiche à chacune de nos marches alors que nos malades et nos pauvres crèvent sur le bas-côté ? De quoi devons-nous être fiers, exactement, quand « la communauté » détourne le regard parce que finalement la pauvreté c’est moche, et se congratule qu’une poignée de multinationales incrustent notre drapeau dans leur logo pour un petit mois de juin ?