Sodome et Gomorrhe

Un doux chemin vers l’Enfer

Feuilleton malade, rassemblement bancal de texte chroniquant une descente en Enfer.

Un doux chemin vers l’Enfer – Là où crèvent les illusions

Vous savez, des fois, ça me manque d’écrire. Sans but. En laissant divaguer les mots parce que finalement c’est pour ça qu’ils sont faits. Divaguer. Cette année, puisque c’est le temps des bilans, j’ai tenté d’échapper à l’écriture. Tenté de m’échapper de la littérature. Essayé de fuir. Ça m’est revenu comme un poing dans la gueule. Et là, tout de suite, je me sens stupide d’avoir voulu échapper à la seule chose que j’arrive à accomplir. La seule chose qui me maintient dans ce grand gros monde blanc. Je m’accroche à la plume comme je m’accroche au monde : désespérément. Avidement. Dans un mélange souvent nauséeux – j’en suis conscient – de passion et de dégoût, de désir et de détestation, d’amour et de répulsion. Je ne vis que grâce à l’encre noire qui coule dans les veines sales de mon corps de papier, cadavre brûlé souillé déchiré gisant entre vos mains comme dans une tombe. Cher lecteur, vous êtes le cimetière dans lequel je repose.

Ta mort heureuse, etc.

J’ai posé dans ma tête un contrat sur ton visage, afin que mes fantôme sachent: s’ils te voient, ils te tuent. Et quand j’aurai trouvé où se cache ton souvenir, quand j’aurai découvert quelle partie de ma tête tu as parasité, quand j’aurai débusqué la source, je t’exterminerai. Je paierai mes fantômes-à-gage en larmes de rire, m’exilerai dans ce cirque au son d’un accordéon malade, et je partirai, confiant à tout ce bruit le soin de t’oublier. Avorter ce sentiment fauve, cet embryon d’affection qui perce ma tête et parasite mes idées. Que l’oubli soit ta mort heureuse.

Mon fantôme, et vice-versa

Il fallut me traîner jusqu’à l’endroit de ma tombe. De la mort à la naissance, dans cette ligne brisée d’effort et de mépris, je me suis fait un chemin comme les vers dans mon estomac. Je suis mort d’imbécile, de Honte, à vous me voilà. Hier il en faudra, trop – pas assez à son goût – qui eut la bonne volonté de : mon fantôme et vice-versa.