Sodome et Gomorrhe

Le pouvoir des mots

Des deux côtés du canon

J’avais perdu les mots.

J’ai écrit et tout rayé, probablement des dizaines de fois. Sur le papier. Le clavier m’est devenu insupportable, il fallait que j’écrive, oui, mais que j’écrive à la plume. Avec l’arme. Avec mon arme. Celle que j’ai choisie quand j’ai renoncé à commettre un vrai massacre. Quand j’ai décidé que le but de ma vie serait de montrer que la violence des mots est plus meurtrière que la violence des armes.

Je l’écrase cette France qui pue

J’ai gardé une bouteille. Une bouteille pour le jour de la mort du vieux borgne, ce vieux déchet immonde qui squatte encore ce matin ma radio mes écrans mes journaux et ma tête. J’ai gardé une bouteille. Une bouteille quand son cadavre puant reflétera pour de bon l’intérieur de son crâne : une moisissure, une merde sur un trottoir, la bête malade qui contamine…
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Honnêteté. Transparence. Quand j’admire mon reflet.

Aujourd’hui je maudis les cons en écoutant Chopin. La bêtise des autres me donne envie de me détruire en me frappant la tête avec mes poings jusqu’à ce que ma cervelle éclabousse l’écran. En assumant la violence peut-être deviendrais-je plus libre, en assumant la folie, la violence et la folie, peut-être deviendrais-je ce héros qui s’écrase en sang sur l’asphalte…
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Et prie Dieu pour leur âme

Tu avais dit que tu ne me laisserais pas, mon frère, mon frère, tu avais dit que tu resterais, que tu ne partirais pas, tu avais dit, tu l’avais bien dit, mon frère. Mes yeux flous te voient, masse inerte, tâche immobile sur le sol, je ne vois pas tes yeux, je vois du rouge sur ta poitrine. Le mur…
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Chroniques de Sodome – Fragments II

Sodome, Année 0, papier froissé Nous sommes les damnés. Chacun attend son tour, terrifié, dans le train qui va on ne sait où. Nous sommes des ombres aux visages creux, sans autre lumière que l’horizon où flottent en puissance les bannières du soleil noir. Nous sommes les damnés. Ils veulent notre peau, nos os, nos dents, nos cheveux. Afin peut-être…
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Chroniques de Sodome – Fragments

Sodome, Année 0, papier froissé La Ville brûle et j’ai tout perdu. Ils ont construit leur monde sur nos ruines enflammées : Année zéro. Nos cadavres sentent la traîtrise, mais c’est là toute Son odeur : Il nous a embrassé. On l’appelle Dieu, Satan – nommez-le comme bon vous semble – maître du mensonge, qui tire les ficelles de ce qu’Il refuse…
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Demain, j’arrête

Vous ne savez pas ce qu’est la page blanche. Ce syndrome dont tout le monde parle comme d’une chose tellement romantique. La page blanche, ce n’est pas ne pas être inspiré. Ce n’est pas ne rien avoir à dire. C’est tout le contraire. C’est le volcan chaos dans la tête qui frappe très vite très fort sur les parois du…
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Un doux chemin vers l’Enfer – Là où crèvent les illusions

Vous savez, des fois, ça me manque d’écrire. Sans but. En laissant divaguer les mots parce que finalement c’est pour ça qu’ils sont faits. Divaguer. Cette année, puisque c’est le temps des bilans, j’ai tenté d’échapper à l’écriture. Tenté de m’échapper de la littérature. Essayé de fuir. Ça m’est revenu comme un poing dans la gueule. Et là, tout de suite, je me sens stupide d’avoir voulu échapper à la seule chose que j’arrive à accomplir. La seule chose qui me maintient dans ce grand gros monde blanc. Je m’accroche à la plume comme je m’accroche au monde : désespérément. Avidement. Dans un mélange souvent nauséeux – j’en suis conscient – de passion et de dégoût, de désir et de détestation, d’amour et de répulsion. Je ne vis que grâce à l’encre noire qui coule dans les veines sales de mon corps de papier, cadavre brûlé souillé déchiré gisant entre vos mains comme dans une tombe. Cher lecteur, vous êtes le cimetière dans lequel je repose.

Plus loin

J’ai arrêté quand j’ai senti dans tes yeux comme une absence. J’ai su que tu étais après. Après retrouvé, avoir la vie comme héritage, tu avais la mort comme passé. J’ai arrêté de te parler. Sur ton lit blanc, sorti de ton coma tu avais dans ton regard quelque chose qui tenait du miracle : plus loin, l’avenir trop proche…
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Mémoire d’un Amnésique

Deux heures avant la nuit Moi et ma mémoire. Ambroise broie du noir. Je bois du noir. Moi et ma mémoire d’amnésique, comme mes yeux vides, ma mémoire blanche, ma mémoire cocaïne. Envie de me foutre en l’air, de me planter dans le décor. Filer vite, très vite entre les doigts du destin. Comme si j’insultais le futur, comme si…
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