Cela fait plus de quarante ans que son univers envahit régulièrement nos écrans et occupe une place conséquente sur les étagères de nos libraires. Stephen King, qui fêtait le mois dernier ses soixante-dix ans, a publié à ce jour plus de cinquante romans et deux cent nouvelles, pour plus de 350 millions de livres vendus dans le monde. Il est un des auteurs contemporains les plus lus sur la planète, les plus discutés, les plus influents, et l’un des plus adaptés.
L’année 2017 fut « l’année Stephen King » sur nos écrans. Quatre adaptations en film – dont l’immense succès Ça de l’argentin Andrés Muschietti, lequel est désormais le plus gros succès de l’histoire du cinéma d’horreur devant L’Exorciste – deux séries télévisées et plusieurs projets en développement.
Qu’est-ce qui fascine tant chez Stephen King pour que depuis 40 ans – et le Carrie de De Palma sorti en 1976 – réalisateurs et producteurs se disputent si ardemment les droits d’adaptation de ses livres ? Est-ce seulement dû à leur incroyable succès commercial ? Ou est-ce que l’œuvre de Stephen King renferme-t-elle quelque chose de plus universel ?
Dans cette série d’articles, je ne vais pas prétendre répondre à cette question de manière exhaustive – loin de là – mais tenter de vous apporter des éléments de réponse, à travers plusieurs sélections thématiques. Alors installez vous confortablement, tamisez la lumière, prenez un bon thé, et plongez dans le mystère Stephen King.
Scénario catastrophe
Prenez une ville américaine tranquille, normale, typique dirons-nous. Ses communautés religieuses, ses familles dysfonctionnelles, ses politiciens plus ou moins investis dans, au choix, la chose publique ou l’avancée de leur carrière. Ajoutez-y le verni de la société américaine: on sourit, on se lève chaque matin avec l’envie de saluer le drapeau, l’Amérique, Dieu et sa famille.
Chaque matin on prend son mug de café chaud – enfin, ce que les américains appellent « café » – en regardant « Good Morning America » sur abc. On embrasse les enfants quand ils vont prendre le car scolaire, on sourit bêtement en les voyant partir, on prend les clés de sa voiture, on embrasse sa femme/son mari et on se rend gaiement au boulot. Ah, quelle chance nous avons de vivre en Amérique !
Un de ces matins parfaitement normaux survient un truc pas net. Pas normal. Pas habituel. Un truc qui n’a rien à faire dans le tableau parfait de la routine quotidienne. Un « truc » vient se ficher dans un rouage pour en coincer toute la mécanique, et c’est tout qui est bouleversé. Ce « truc » peut être une brume mystérieuse, une paroi invisible qui isole la ville du reste du monde, ou bien un signal crypté qui transforme les utilisateurs de téléphones portables en zombies. Toutefois rien n’est jamais aussi bien défini. Ce qui survient est flou, inconnu, indéterminé.
Et là, au milieu du chaos, du mystère, de la panique, les communautés se retrouvent livrées à elles-mêmes, les individus obligés de questionner ce qui les lient. Le verni craque. La question est : combien de temps faut-il pour que l’humain se rende compte que ce qui fait société n’est qu’un verni fragile ?
The Mist
La nouvelle. Après un violent orage, une brume épaisse et surnaturelle s’abat sur une petite ville du Maine – lieu de vie de Stephen King et théâtre de beaucoup de ses romans et nouvelles. Coincé dans un supermarché, un groupe d’individus tente de faire face au mystère, quand ils se rendent compte que des créatures monstrueuses se cachent dans la brume.
Le groupe tente de comprendre ce qui se passe – est-ce une expérience militaire qui a mal tourné ? Est-ce une punition divine ? La fin du monde ? Un phénomène naturel imprévu ? Ce phénomène a-t-il une fin ? Est-ce partout ou juste ici ? Face à ces questions sans réponse chacun répond selon sa foi, ses convictions, son éthique. Lentement, et alors que le phénomène est parti pour durer, le verni craque et certains cèdent à la panique, au fanatisme, à la violence.
La brume, c’est l’ignorance qui pousse au fanatisme. Une ignorance qui pousse l’individu à se retrancher derrière des croyances et qui obscurcissent sa raison. L’ignorance qui pousse à la violence comme seul moyen d’expression, d’extériorisation. Une ignorance qui fragilise les fondations même de toute société : il suffit d’un élément imprévu, perturbateur, d’un grain dans un rouage pour que se révèle le chaos que l’on a tenté de cacher derrière une épaisse couche de verni.
Dans cette nouvelle de cent cinquante pages (oui, certains écrivains appellent ça « roman »), Stephen King questionne les monstres qui se cachent dans la brume de l’ignorance. La violence, la cruauté, l’égoïsme, et de la manière dont les individus tente de les combattre. Comment fait-on société: en dissimulant ces monstres ? En les cachant derrière une belle image ? En tentant de les paralyser par des valeurs morales qui ne tiennent tant que rien de vient perturber le doux ronron du quotidien ?
Brume, Stephen King, recueil de nouvelles disponible aux éditions Le livre de poche
Le film. Réalisé par Frank Darabont, sorti en 2007. Une adaptation sage, fidèle, comme Darabont sait les réaliser. Il est également le réalisateurs de deux autres adaptations de Stephen King: Les Évadés en 1994 et La Ligne verte en 1999.
Se plaçant clairement dans le registre de l’horreur et de la catastrophe, le film assume une position de « film de monstre » en montrant de manière plus explicite et spectaculaire les créatures dans la brume. Le procédé est efficace: on ne s’ennuie pas, le rythme est bon, et l’équilibre entre l’horreur et le questionnement sociétal abordé par la nouvelle en fait une des adaptations les plus fidèles de Stephen King au cinéma.
Cependant, la volonté de mettre en valeur la dimension horrifique et fantastique de l’œuvre de Stephen King, respectable, peut parfois donner l’impression de dissimuler les enjeux philosophique et politique de la nouvelle au profit d’une efficacité lisse et consensuelle. Il est à noter que c’était déjà le cas pour La Ligne verte, auquel il a été reproché d’avoir considérablement atténué la critique que Stephen King faisait de la peine capitale.
The Mist, de Frank Darabont, disponible en DVD & Blu-ray.
La série. Diffusée en 2017 sur la chaîne américaine Spike, la série créée par le danois Christian Torpe – connu pour sa série Rita et son spin-off Hjordis – est une adaptation assez libre, mais assez maline de la nouvelle de King. Cependant, malgré l’intelligence de son écriture, elle comprend de nombreuses erreurs assez grossières, qui ont sans doute mené à son annulation, après seulement une saison.
Le travail de Torpe sur le scénario est pourtant assez important. Dépeçant la nouvelle de King et ne gardant que l’essentiel, la brume, Torpe a l’intelligence de vouloir s’approprier l’histoire, le questionnement, et le poser différemment. Ajouter son grain de sel. Contrairement à pas mal de critiques, je n’ai pas trouvé que c’était si mal pensé.
Nous sommes toujours à Bridgton, petite ville du Maine, mais les personnages sont tous très différents. La brume arrive toujours sur la ville, mais n’est pas le point de départ. Le personnage principal, Alex, accompagnée de son meilleur ami, se rend à une soirée chez un garçon dont elle est secrètement amoureuse. Le lendemain, elle se réveille sans souvenir de sa nuit mais avec la certitude d’avoir été violée par l’hôte de la soirée, Jay – le fils du shérif. Elle en parle à ses parents et va porter plainte. C’est ensuite que la brume arrive. Comme pour confronter l’ensemble des habitants à ce crime, à ce que tout le monde tente d’étouffer, de refouler, de mettre en dehors en blâmant la victime et non le violeur.
Ce point de départ est assez intéressant. Utilisant des personnages archétypaux dans des situations assez classiques – le footballeur, la jeune fille amoureuse, le meilleur ami gay, la soirée après le match de football – la série installe un décor connu de tous – tout comme Stephen King – pour ensuite le fissurer. Le fait que le viol soit au départ de l’histoire ajoute au propos de King: le verni de la société à déjà craqué, la bestialité et la violence sont déjà là. Pas besoin de brume pour montrer l’hypocrisie de valeurs morales qui protègent plus l’illusion d’harmonie qu’elles créent que les individus au sein des communautés. Ce que la brume révèle, brume dans laquelle ne se cache pas des monstres mais l’examen de conscience de chaque individu, c’est que la société est régie par la peur – peur de ne pas avoir de place, peur de ne pas être assez, de ne pas être reconnu, d’être trop reconnu, peur du regard inquisiteur des autres, celui qui accuse afin d’éviter de faire face à sa propre conscience. Les communautés se révèlent alors fragiles, et plus prompt à expulser l’élément perturbateur – celle qui témoigne contre son violeur – qu’à faire face à sa propre culpabilité. Reflet finalement assez fidèle de cette Amérique violente qui se barde de valeurs morales et religieuses pour éviter de faire son examen de conscience.
*Les deux paragraphes qui suivent peuvent contenir des spoilers*
Mais aussi intelligent que soit cette idée – et aussi efficace qu’en soit son exécution – la série souffre de quelques défauts majeurs. Soucieux de remplir dix épisodes – devant lesquels je ne me suis pas ennuyé une seconde, mais c’est tout à fait personnel – la recherche d’une explication à la brume se transforme peu à peu en un bla-bla mystique new-age assez inutile, et d’autant plus décevant que son origine n’est pas dénuée d’intérêt. C’est au sein d’une église que cette querelle va prendre corps. Tandis que le prêtre voit dans cette brume l’annonce du jugement dernier, une gentille hippie du nom de Nathalie Raven jure que ce n’est qu’une réponse de la nature à nos agressions, et qu’il ne faut pas en avoir peur. Tandis que le prêtre s’enferme dans un fanatisme inquisiteur destiné à dissimuler sa propre bestialité, Nathalie va le combattre avec une violence dont elle délègue la responsabilité à un ordre naturel et mystique qui va rapidement se révéler confus et sans but scénaristique très précis.
La deuxième grossière erreur de la série – et la plus grave à mes yeux – est le traitement désastreux du personnage gay, à travers un trope maccarthyste que l’on croyait envoyé depuis longtemps aux oubliettes de la réaction hollywoodienne. Même si je pense que ce n’est pas volontaire, le twist homophobe de la série est assez exemplaire du sort réservé aux personnages LGBT à la télévision. Quand ces personnages ne meurent pas, ils sont dépressifs, sombres, sujets à des troubles mentaux plus ou moins importants qui les poussent à la violence – contre eux-même ou contre les autres. Ici, le meilleur ami gay se révèle être le violeur d’Alex. Partant de cette révélation, le personnage va se révéler de plus en plus dérangé, de plus en plus déviant, n’hésitant pas à tuer au besoin. Et si j’étais prêt à passer sur l’ampleur que prenait la soupe new-age évoquée plus haut, l’utilisation d’un twist aussi grossier a été une déception colossale. Si au départ la série semblait avoir l’ambition d’aborder des questions de société d’une actualité brûlante – culture du viol, homophobie, sexisme – le twist inverse la tendance et rend le propos réactionnaire, sexiste et homophobe. Son annulation le mois dernier n’en est que plus salutaire.
The Mist, série disponible en France sur Netflix sous le titre Brume.
Dôme
Le roman. Chester’s Mill, petite ville du Maine (une ville qui, contrairement à Brigton, n’existe pas), se retrouve un jour recouverte par une paroi invisible qui la sépare et l’isole du reste du monde. Livrés à eux-même et devant faire face à une prochaine et inévitable pénurie de provisions, de médicaments, d’eau et d’essence, les habitants s’organisent, se regroupent, se divisent. Un homme, Big Jim Rennie, concessionnaire auto et conseiller de la ville, voit là une occasion de prendre le pouvoir et d’affirmer son autorité, sans ces embêtantes lois fédérales qui protègent les sacro-saintes libertés individuelles. Contre lui va se former une petite résistance. Julia Shumway, journaliste et Dale Barbara, vétéran au passé trouble, vont avoir la lourde tâche de lutter contre le pouvoir autoritaire de Big Jim, tout en essayant de percer le mystère de ce que les habitants ont nommé « le dôme ».
Le dôme, c’est cette frontière qui nous sépare des autres. C’est l’isolement, mais aussi l’ignorance. C’est cette frontière qui permet à Big Jim d’installer un régime autoritaire qu’il fait respecter par la terreur et la violence. Il crée une milice qui est comparée aux jeunesses hitlériennes, brûle le siège du journal de Julia pour en accuser Dale Barbara – son incendie du Reichstag – pousse la population au fanatisme et élimine toute opposition. Incontrôlable et ivre de pouvoir, il déchaîne sa folie sur la ville.
Ce qui est terrifiant dans ce roman, c’est la facilité avec laquelle un tel régime se met en place. Chester’s Mill est une synthèse parfaite des États-Unis : ses différentes communautés religieuses, ses politiciens arrivistes, la corruption de ses fonctionnaires, sa justice expéditive, sa jeunesse désorientée, ses valeurs morales exacerbées, son culte des armes à feu. Ce qu’il montre, c’est qu’il suffit d’un rien pour transformer le paradis en enfer. Tout est déjà là. Les mécanismes de violence, de domination, un fanatisme religieux qui exacerbe des valeurs morales d’affichage, son culte des armes et de la peine mort. Tout est présent pour faire du pays des libertés un régime autoritaire dont le pouvoir s’affirme par la terreur. Et aujourd’hui, avec Donald Trump à la Maison Blanche, cette chronique terrifiante de la montée du fascisme a un écho quelque peu douloureux.
Dôme, roman en deux tomes disponible aux éditions Le livre de poche.
La série. Diffusée entre 2013 et 2015 pour trois saisons, Under the Dome, après des débuts prometteurs, n’a pas pu éviter quelques erreurs tragiques qui ont eu raison de sa qualité et finalement de son existence. Après un démarrage en trombe et des records d’audience, la volonté de la production – à laquelle était associé Stephen King – de jouer la montre pour faire durer la série a peu à peu lassé le public.
Il faut déjà souligner que la série passe sur CBS. Ce qui signifie que l’audience est grand public, voire familiale. Les fans du romans avaient donc toutes les raisons d’être septique sur le projet. Une telle série sur une telle chaîne voulait dire pas de vulgarité, une violence bien atténuée, un sous-texte politique considérablement édulcoré, bref: à l’instar du brouillard de Frank Darabont, tout ce que l’on pouvait attendre de la série était un divertissement fantastique efficace et sans tache. La première saison fut pourtant une réussite. Le sous-texte politique fut moins édulcoré que l’on pouvait le craindre, la violence, bien qu’atténuée, était bien présente. On sentait une volonté d’efficacité et l’ambition d’ouvrir la série à un public le plus large possible, mais en restant fidèle à l’esprit du roman.
Pour adapter en série, il y avait plusieurs difficultés à surmonter. Visuellement, il fallait représenter cette paroi invisible nommé « dôme » par les habitants, mais qui suit les frontières de la ville – et n’est donc pas une demi-sphère. La production a finalement choisi de le représenter comme un dôme – avec une forte ressemblance avec la couverture originale du livre. Autre changement, et qui va être une des raisons de la débâcle: la temporalité. En effet, le roman, en plus de mille pages, ne décrit qu’une semaine. Cet effet de quasi temps-réel à la lecture nous saisit et nous immerge pleinement dans l’horreur de la situation. Pour la série, le choix a été fait de lui donner la possibilité de durer plusieurs saison. Erreur fatale: en diluant la temporalité sur plusieurs semaines, la production a retiré à Under the Dome un de ses aspects les plus saisissant.
Cette volonté de faire durer la série sur plusieurs saisons va lui être fatale. Là où le roman est dense sur une période très courte, la série va être vide sur une période plus longue. La saison 2, bien qu’assez efficace, commençait déjà à installer une intrigue foutraque à base d’aliens, de voyages temporels et d’univers parallèles complètement étrangère au roman. Servie par des effets spéciaux d’une laideur saisissante, cette intrigue dénotait une certaine détresse des scénaristes obligés d’allonger la durée d’une série qui aurait dû, pour être honnête, s’arrêter après une saison. Si bien que la saison 3 fut un véritable désastre, avec des scénaristes en roues libres qui semblent écrire sans savoir où ils vont, et malgré les audiences catastrophiques de la saison 2 et la certitude que cette saison serait la dernière, une fin ouverte. Au cas où. Un fiasco d’autant plus douloureux que les débuts honnêtes de la série pouvait laisser espérer une fin digne de ce nom.
Under the Dome, 3 saisons disponibles en DVD, blu-ray et VOD.
Cellulaire
Le roman. Un signal crypté envoyé à travers les téléphones portables transforme la population en créatures décérébrées plus ou moins zombies. Au milieu du chaos, des survivants cherchent à rejoindre un endroit que l’on dit libre de tout réseau mobile.
King développe ici sa méfiance des technologies. Là, il pointe l’absurdité d’un moyen de communication qui permet d’être joignable à tout heure mais qui nous éloigne de rapports humains directs, et nous rend finalement solitaires, seuls au milieu de la foule, comme des zombies.
Cellulaire n’est clairement pas le meilleur roman de Stephen King, mais il est diablement efficace. On peut noter qu’encore une fois, la qualification du phénomène fantastique est un problème. Le terme de « zombie » est clairement usurpé: les personnes ne sont pas mortes, ne se décomposent pas sur pieds, et peuvent être tuées. Stephen King aime être dans l’indéterminé. Il ne va pas parler de fantômes, de loups-garous, de revenants, de vampires, et chaque phénomène fantastique évoqué dans ses romans va être sujet à une difficulté sémantique: comment nommer la chose ? C’est assez évident dans Ça, mais également dans The Shining, qui est le nom donné assez arbitrairement au pouvoir – indéterminé là encore – de l’enfant. À la fin des romans, aucune explication ne survient. Parce que finalement ce qui importe, c’est la réaction humaine à ce phénomène. Comment l’être humain réagit à l’inconnu, à l’imprévisible.
Cellulaire, roman disponible aux éditions Le livre de poche.
Le film. Réalisé par Tod Williams avec au casting John Cusack (qui a déjà joué dans une adaptation de King avec chambre 1408) et Samuel L. Jackson (quand même). Sorti directement en VOD en France, le film souffre de manière évidente d’une difficulté budgétaire. Les effets spéciaux sont assez précaires malgré une adaptation honnête, et un final qui aurait pu être saisissant si mieux réalisé. Un bon divertissement, toutefois pas aussi divertissant que le titre grotesque donné par le groupe Canal + : L’appel des zombies.
Un film à consommer sans attendre ni un grand film ni une brillante adaptation, mais peut-être dans une soirée « zombies » ou « catastrophe » avec un grand bol de pop corn. S’il vous pousse à lire le livre, et bien ce sera le petit plus !
Cell Phone, disponible en DVD, Blu-ray et VOD.
Alice Cooper vous plonge dans le « Paranormal » dans un titre issu de son dernier album du même nom.