Aujourd’hui pas de bagarre. On parle classique. Et pas la peine de faire cette tête, de me dire que j’ai perdu l’esprit et non, non, repose cette guitare, tu ne vas pas me « faire rentrer le rock à coup de Fender dans la gueule ». Prends plutôt une bière (une bonne, on est plus au Hellfest, tu peux arrêter la Kro) et assieds-toi. Quel est le point commun de Metallica, Edvard Grieg et Rammstein ? Tous les trois ont été repris par le groupe de violoncellistes Apocalyptica, un groupe finlandais (oui, encore un) atypique dans le Heavy Metal et qui sévit depuis plus de vingt ans. Alors, en attendant leur prochain album et leur passage au Zénith de Paris l’année prochaine, un petit portrait, une petite playlist, et au lit (kidding) !
Metallica au bout de l’archet
Fondé en 1993, Apocalyptica attendra 1996 pour sortir l’album qui les osrtira de l’ombre, le premier (et c’est tant mieux), Plays Metallica by Four Cellos, album de reprises totalement instrumentales de Metallica, parmi lesquelles se trouve de gros classiques comme Enter Sandman.
Il ne faut pas longtemps pour Metallica les repèrent et partent en tournée avec le groupe qui est alors encore un quatuor, leur offrant la première partie. Leur musique est alors encore totalement instrumentale, sans artifice, sans batterie, pas trop saturée, et souffre peut-être d’un son un poil trop froid et mécanique, mais qu’importe, le résultat interpelle et est confirmé avec l’album suivant, Inquisition Symphony en 1998, qui contient encore une reprise de Metallica, cette fois interprétée avec plus de nuances et de chaleur (si l’on peut dire) : Nothing Else Matters.
Reinventing the Cello
Dans le Metal, si l’on excepte les albums de guitar hero (hélas, assez peu souvent intéressants, à mon avis), il existe assez peu de projets instrumentaux. Cela dit, bien qu’instrumentale, la musique d’Apocalyptica adopte une structure Heavy Metal classique : des basses amplifiées, un rythmique soutenue, soit par un riff énervé, soit plus tard avec une batterie, et une ligne mélodique « de chant ».
Apocalyptica utilise donc un instrument classique très ancien pour faire une musique amplifiée très moderne, et cela donne un air de classique instantané à leur musique qui lorgne aussi beaucoup vers le classique. Car s’ils font du Heavy Metal, ils n’oublient pas leur instrument, et utilisent toutes les possibilités du violoncelle, avec souvent une dextérité qui impose le respect. Une petite démonstration avec la reprise d’un morceau de Peer Gynt d’Edvard Grieg, In The Hall Of The Mountain King.
Featuring !
Évidemment, un tel groupe attire la curiosité, et bientôt les chanteurs du monde entiers se bousculent pour collaborer avec le trio finlandais. Et c’est désormais une tradition : à chaque album, une ou plusieurs illustres collaborations. Une des plus réussies est évidemment la reprise de Seemann de Rammstein avec… Nina Hagen, magistrale (attention frissons).
Mais leur collaboration la plus célèbre, c’est celle qui réunit Ville Valo, charismatique chanteur du groupe HIM et Lauri Ylönen du groupe Rasmus sur le magnifique (et un peu gothique) Bittersweet.
Depuis, Apocalyptica s’est payé Till Lindemmann, Corey Taylor, Max Cavalera, Dave Lombardo et Cristina Scabbia, entre autres, avec toujours le même talent.
Voilà ! Oui je sais c’était court. Mais intense, et il reste la playlist, là, en Bonus. Et si cette chronique à le même succès que la dernière, peu de chance qu’elle dépasse les cinq vues. Pas la peine, donc, de faire du zèle.
Sex, music, sun,
Oskar Kermann Cyrus
Bonus: la playlist, bastards!