J’ai gardé une bouteille. Une bouteille pour le jour de la mort du vieux borgne, ce vieux déchet immonde qui squatte encore ce matin ma radio mes écrans mes journaux et ma tête. J’ai gardé une bouteille. Une bouteille quand son cadavre puant reflétera pour de bon l’intérieur de son crâne : une moisissure, une merde sur un trottoir, la bête malade qui contamine le troupeau. Il n’est qu’un virus en fin de vie, et qu’elle soit courte cette existence qui a déjà trop duré.
Je l’écrase. Je l’écrase comme un cloporte et tous ces crânes rasés ces connards patriotes qui saluent une France qui n’existe pas. Je l’écrase, je l’écrase et avec lui des générations d’ordures, déchetteries de pères en filles, de mères en fils, grande famille de ces insectes nuisibles qui grouillent encore dans nos villes. Je l’écrase.
Cette France qui pourtant vote pour lui. Je l’écrase. Ces cerveaux malades que d’aucuns prétendent « en colère » comme pour les excuser d’être fascistes. Mais c’est ce qu’ils veulent. Ils veulent un nouvel Adolf pour guider leur débilité, un nouveau Führer pour mener le vide de leur vie, une nouvelle croix gammée pour excuser leur intolérance. La « colère » a bon dos : elle supporte qu’on la salisse, qu’on se serve de sa belle voix pour vomir sur le peuple, le vrai, sur ceux qu’on foule aux pieds.
Je l’écrase. Cette France qui veut imposer à chacun la même vie, la même vision étriquée d’une France blanche, chrétienne, hétérosexuelle, fasciste, une France sans nègres, sans arabes, sans pédés, sans youpins, sans gouines, sans monstres asexués transsexuels transgenres, une France lisse comme un crâne, le bras levé, creuse comme l’est leur tête, ils veulent cette France morte qui ne se bat plus pour la liberté. Ils veulent le Pétain sur le retour, borgne blonde crasseuse, ils veulent la fille de l’Adolf sa bonne tête son sourire de monstre, ils veulent être à genoux parce que c’est fatiguant d’être debout.
Ils préfèrent qu’on tue les autres, qu’on en fasse une fournée, les autres, qu’on les foute au feu, les autres, qu’on les fasse disparaître et avec eux nos problèmes, les autres, qu’on les fourre dans une fosse commune qu’on les humilie qu’on les battent qu’on les fasse souffrir qu’on les renvoie chez eux parce chez eux les autres c’est pas chez nous. Pas chez nous. Chez nous. La France qui pue.
Je l’écrase. Cette France qui veut nous faire disparaître, croyant que ce sera plus facile, après, sans les monstres, sans les youpins, les pédés, les nègres, les gouines, les arabes, sans tous les autres qui les volent qui prennent leur place c’est vrai la leur on vous dit la leur.
Mais nous sommes tous les autres.
Écrasons-la. Écrasons cette France qui pue, écrasons-la avec violence et fermeté, exterminons la vermine qui grouille encore dans nos villes. Éliminons de nos têtes et de nos quartiers l’ombre qui ronge la Lumière, espérons pour les tuer, espérons pour les tuer tous, espérons pour faire partir le borgne qui ne vit que par notre désespoir.
Écrasons.
Espérons.
Sincères Condoléances,
Oskar Kermann Cyrus
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